Réponse Houmbaba : Faux

Cf. extrait parution – (Le pastoralisme pas forcément synonyme d’entretien du paysage, les moutons n’ont jamais créé la moindre espèce, la flore et la faune des prairies existaient avant les moutons, le pâturage n’est pas toujours synonyme de biodiversité, écologiquement, la montagne n’a pas besoin de moutons).

Un des critères de l’UICN utilisé pour qualifier la biodiversité est la richesse des milieux ouverts, alors que les milieux les plus riches au monde sont les forêts tropicales. En France, un des « modèles » le plus mobilisé de diversité biologique est celui des milieux ouverts, où l’on rentre nécessairement en conflit avec le monde agricole, le « monde de l’herbe » par excellence avec une forme « d’obsession du défrichage ».

Ces espaces ouverts, les alpages, sont une création humaine qui agence aussi bien des plantes d’altitude que des plantes d’altitude inférieure transportées par la transhumance. L’un des acteurs de la création de ce milieu particulier, l’alpage, c’est le pâturage par des animaux de rente, suite à la déforestation de la montagne et à la disparition des grands herbivores sauvages. Les alpages ont aussi originellement été créés par la vache. Le mouton est plutôt un acteur de la moyenne montagne (comme en Italie et en Espagne d’ailleurs). Ce mode de transhumance ovine, à l’origine, était avant tout limité aux basses vallées et à la moyenne montagne.

L’alpage est donc une création de l’élevage sur la matrice paysagère de la forêt. L’élevage bien fait, nécessitant la présence du berger, c’est un art, l’art de faire manger de l’herbe à des moutons qui préfèrent manger… ce qu’ils préfèrent. Le berger a aussi besoin du maximum de surface en herbe. Donc des alpages mal utilisés par des éleveurs -délaissés, selon la présence ou l’absence d’un berger- ont donc une tendance à la fermeture. Alors que l’élevage bien conduit participe à l’expression de la biodiversité des prairies et des pelouses. Toutefois, ce n’est pas là tant une « nouveauté » ou un apport, il ne s’agit pas d’accroître un nombre d’espèces mais de fabriquer des matrices écologiques définies par la participation d’un plus grand nombre d’acteurs biologiques requis pour leur fonctionnement.

La forêt aussi peut exister avec ou sans loup, mais elle n’a pas la même production biologique (quantité, biomasse, qualité, structure…), ni la même résilience, et pas les mêmes guildes spécifiques plus ou moins étoffées, qu’ils s’agissent des végétaux, des herbivores, des carnivores, des « charognards » et des saprophages.

Ce n’est donc pas tant le loup qui met en danger les alpages, que la filière ovine et ses parcours techniques plus ou moins bien adaptés et producteurs ou non à terme d’espaces ouverts ou de « pré-bois » de qualité.

A

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