Réponse Houmbaba : Faux

Cf. extrait parution – (Oui, les loups mangent des chevreuils, non, il ne fait pas disparaître le gibier, les populations d’ongulés sauvages sont abondantes et ne sont pas la propriété des chasseurs, le mouflon, un animal exotique réintroduit par les chasseurs -1,5 millions de chevreuils,1 million de sangliers, 100 000 chamois et 30 000 isards).

En résumé : oui, le loup a besoin d’être protégé (Convention de Berne, protection en France, inscrit aux annexes II et IV de la Directive Habitats (92/43/CEE) au titre d’espèce prioritaire. Une population encore trop faible pour être viable).

Non, en effet, le loup ne fait pas disparaître une espèce proie. Mais oui, il peut participer à une limitation de certaines populations de proies sauvages, qui peut être significative ou gênante pour la chasse, mais pas pour l’espèce concernée. Il modifie l’abondance, la distribution, la taille des groupes, les mouvements et la vigilance des proies. C’est à la fois le « médecin » de ses proies comme celui de la forêt, des rivières et de la végétation des estives.

Ce peut être le cas d’un territoire de chasse caractérisé par la présence de cerfs par exemple et qui, une fois le loup revenu, s’avère être devenu plus hostile à la présence du cerf. L’effet premier du prédateur sur une population d’ongulés, n’est pas la limitation par la dévoration mais la réorganisation de la répartition des herbivores par les tactiques d’évitement induites par la peur de croiser le prédateur. Et effectivement du point de vue cynégétique et parfois économique, les territoires du fait de la présence du loup peuvent changer radicalement, et pas forcément de façon positive pour les chasseurs.

Autre exemple : dans les Alpes, des associations communales de chasse ont vu certains  de leurs territoires de chasse désertés temporairement par les chamois qui se réfugient dans d’autres lieux, ceux de l’association voisine, parce que plus propices à l’évitement du prédateur. Il peut s’en suivre, pour l’association, une impossibilité d’utiliser les colliers attribués.

Le challenge reviendrait à envisager une gestion concertée de périmètres des territoires de chasse, pour les espèces proies clés, en relation avec le territoire des meutes.

Aussi « ordinaire » que soit le loup, il peut motiver sur des surfaces de 200 à 300 km2 -la superficie moyenne occupée par une meute en France- des déplacements de la faune, des réactions de certains animaux de rente, des usages et des trajectoires de paysages végétaux différents ou inattendus. Oui, bien sûr que le loup fait bouger bêtes et hommes. Avec comme conséquence que l’intelligence des lieux échappe pour un temps aux hommes qui y avaient leurs usages et leurs habitudes !

 

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