Réponse Houmbaba : Oui, ce peut être le cas en effet. Elever des moutons, ce n’est pas participer à l’industrie du tourisme. C’est d’abord produire de la viande, du lait ou du fromage et participer aussi activement à l’évolution des paysages notamment en zones de montagne. Dès lors l’activité d’élevage doit primer sur d’autres usages dans l’espace professionnel rapproché des éleveurs. Et il est normal que le touriste ne soit pas libre d’aller partout sur l’estive quand le berger s’y trouve avec son troupeau. Il faut savoir ce que l’on défend, et prévenir par son propre comportement des menaces ou des risques. Comment garder en sécurité avec des estivants qui traversent sans précaution les troupeaux ? Imagine-t-on des promeneurs entrer librement dans les entreprises ?

Et il est aussi presque certain que le « Patou » utilisé en France n’est pas le modèle de chien le plus efficace contre le loup. Car les loups produisent des situations inattendues. Et l’efficacité requiert alors de disposer de chiens qui, du point de vue génétique et comportemental, sont les mieux adaptés[1] aux situations de conflits avec de multiples prédateurs (grizzly, ours noir, puma, coyote, loup, lynx, carcajou), comme c’est le cas sur la côte Ouest des Etats-Unis  par exemple.

Les éleveurs français, à l’inverse des éleveurs italiens et espagnols qui disposent de races de chiens de protection adaptées et préparées, en situation et de tout temps, sont encore largement laissés à eux-mêmes devant l’exigence fondamentale d’avoir des chiens capables de « tenir la distance » face au loup[2]


[1]            Urbigkit C. § J. Urbigkit, 2010. A Review : The Use of Livestock Protection dogs in association with Larges Carnivores in the Rocky Mountains. Sheep ang Goat Research Journal, Vol 25, p. 1-8.

[2]            Mathieu Mauriès, 2013. Chiens de protection, le paradoxe français, Le Courrier de la Nature Spécial Loup n°278, p. 70-72.

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