Loup, PNL 2013-2017, proposition, capture

Le Plan National Loup 2013/2017 est ouvert à consultation électronique : Jusqu’au 6 mai, sur le site du Ministère de l’Ecologie. Image – © Baptiste Vivinus

Le Plan National Loup 2013/2017 ouvert à consultation électronique : Jusqu’au 6 mai 2013, sur le site du Ministère de l’Ecologie, depuis ce lien, vous pouvez donner votre avis et soutenir la proposition innovante portée par la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme FNH et l’Association HOUMBABA. En vous inspirant du message en fin du texte suivant.

– Nous espérons vivement que vous pourrez prendre quelques minutes pour y répondre.
– Consulter le projet Plan Nation Loup 2013-2017 >> depuis ce lien <<

Le loup est de retour en France depuis 20 ans. Pour cohabiter avec lui, vaut-il mieux le tuer ou le capturer ?
 
« 24 loups à abattre », tel est le « quota » 2013 dans le nouveau PNL qui doit entrer en vigueur à l’issue de la consultation publique en cours. Même si tuer un loup « de loin et de nulle part » ne sert à rien. Cela n’apprend rien à l’animal ni à la meute. Si ce n’est pour les survivants, à se cacher encore plus. Ce qui, toutefois, n’exclut pas d’être en mesure de devoir le faire dans le cas d’un animal récalcitrant, renouvelant des attaques sur troupeaux, à la condition toutefois d’avoir été capable de l’identifier comme tel et d’en avoir les moyens.

La capture, c’est quoi ? Et a quoi ça sert ?
C’est une expérimentation scientifique non violente.
C’est la condition préalable pour produire une connaissance effective sur l’animal, comme l’ont montré les scientifiques spécialistes des grands prédateurs en Amérique du nord depuis 1995. Cette capture est absente aujourd’hui, or elle constitue la seule méthode pour prendre la mesure du phénomène qu’est le retour et l’installation du loup en France, c’est-à-dire élaborer des connaissances et des savoirs reconnus par la société sur :
– Les effectifs de loups et leur évolution ;
– Leur répartition ;
– Et leur comportement.

Et pour apprendre sur le comportement d’un animal sauvage et élusif comme le loup, il faut pouvoir l’observer et le suivre. Chose impossible dans la nature sans la capture scientifique et le marquage par un dispositif de localisation. Imagine-t-on étudier une bactérie ou un virus sans un microscope ?
Cette expérimentation n’est possible qu’avec la collaboration de tous les acteurs, et en premier lieu des bergers. C’est pour eux et avec eux que ce dispositif est mis en place. Ils en deviennent les acteurs-clés. Il s’agit d’être en situation d’apprendre ensemble et cela crée un autre rapport. Cela produit de l’apaisement pour celui qui est attaqué. Il n’est plus seul. On discute des résultats, des questions qui se posent, comment on va s’y prendre.

La capture scientifique permet aussi d’entrer en relation avec le prédateur pour lui signifier des limites territoriales, des mises en garde, des interdits, c’est-à-dire lui signifier des choses, c’est a dire communiquer avec lui, dès lors qu’il gêne la société, précisément dans les situations d’attaques de troupeaux domestiques. Il s’agit de lui rappeler une frontière et des limites qu’il n’est pas autorisé à franchir en certains lieux, quand l’homme s’y trouve pour ses activités. Ces limites sont celles du périmètre rapproché des bergers et de leurs troupeaux rassemblés pour la nuit. Parce que les attaques sur les troupeaux ne sont pas acceptables, s’il s’agit de cohabiter durablement. Le loup est un animal social. Il apprend ce qui est arrivé aux autres membres de la meute.

C’est une technique efficace, partout où elle a été utilisée.
C’est pourquoi nous en proposons l’expérimentation scientifique sur les « loups français » dans le Plan National Loup 2013/2017 :

Efficace à court terme, elle produira une efficacité renforcée des mesures de protection, une maîtrise des attaques et une réduction du nombre d’animaux domestiques tués, dans les situations où les dispositifs de protection existants ont montré leurs limites ;

Efficace à long terme, elle apportera des connaissances sur le comportement de l’animal et des meutes, un savoir nécessaire qui n’existe pas aujourd’hui pour apprendre à cohabiter avec le prédateur.

Répondre aux objections entendues ça et là.

« On ne peut signifier des frontières à un animal sauvage ».

Ne pas confondre « apprivoiser » et agir sur le comportement ou « éduquer ». On parle ici de l’apprentissage d’un comportement et de limites à acquérir dans l’utilisation du territoire déjà existant dans la nature pour et entre de nombreuses espèces sauvages.
Ainsi, c’est déjà la façon dont les meutes signifient les limites de leur territoire aux meutes voisines, de manière exclusive et permanente. Les loups exercent quotidiennement cette « territorialité ». Elle est à la base de l’usage de leur territoire. Dès lors, Il s’agit de protéger le territoire de l’homme et de le signifier au loup selon la logique de domination du territoire qui est celle de l’animal lui-même : ici c’est chez moi, tu n’as rien à y faire. A fortiori quand j’y suis !

« Apprivoiser le loup ? »
Il n’est pas question de cela. Utiliser un épouvantail ou un dispositif d’effarouchement, c’est un usage ancestral. Cela démontre que l’on peut communiquer avec des animaux sauvages – ici des oiseaux – pour leur signifier des choses, en l’occurrence de s’éloigner d’un lieu, et cela sans pour autant les apprivoiser. Par exemple près des aéroports.

La question centrale est celle de la cohabitation.

La solution ne peut être ni l’extermination ni la mise à distance. Il s’agit donc d’apprendre à cohabiter sur un même territoire. Dans le périmètre rapproché de ses activités, l’homme est intransigeant, et le loup le saura. L’animal sauvage a une sensibilité et une intelligence qui nous permet d’agir sur lui pour pouvoir vivre avec lui.
La cohabitation implique des temps, des lieux et des pratiques d’usage différentes sur un même territoire. Et ces « strates d’existence » permettent d’ores et déjà à l’homme, au cerf, au sanglier, à la martre, au chat, au renard, au chien, au rat et au mulot, par exemple… de vivre sur un même territoire, sans se rencontrer en permanence de manière impromptue.

Agir sur le comportement par la capture ou « éduquer les loups », c’est ça : leur apprendre à éviter les lieux quand l’homme s’y trouve avec ses activités. Ainsi la société n’a pas à faire un effort pour vivre avec le loup. Elle a juste à signifier à l’animal ses territoires d’existence et les usages qui lui sont autorisés.

MESSAGE UTILISABLE POUR LA CONSULTATION PUBLIQUE JUSQU’AU 6 MAI
Si vous êtes en accord l’idée et la méthode que nous proposons, n’hésitez pas à nous soutenir, simplement en copiant/collant le texte ci-dessous dans l’encart réservé à la consultation publique, depuis ce lien ou donnez votre avis librement :

« Nous demandons l’expérimentation de l’usage de la capture dans le PNL 2013/2017, pour mieux protéger les éleveurs, agir sur le comportement de l’animal et des meutes dès qu’ils interfèrent avec le monde humain, produire les savoirs scientifiques et les techniques qui manquent aujourd’hui. Cela permettra de rendre la présence du prédateur supportable et de régler les problèmes des éleveurs, d’en savoir plus sur son comportement et sa biologie, enfin de permettre aux autorités de disposer des informations utiles à leurs décisions. Et à la société, d’apprendre à cohabiter avec le prédateur. »

 

Notre réponse à la consultation publique du projet Plan National Loup 2013-2017 est accessible depuis le site internet de la Fondation Nicolas Hulot et l’association Houmbaba.

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