Le Plan National Loup

Depuis 2004, c’est dans le Plan national loup (PNL) que s’élabore l’ensemble des actions destinées à assurer la protection de l’espèce tout en s’efforçant de régler les situations de conflits avec l’élevage dans les régions exposées. Et cela, conformément à la réglementation et aux conventions internationales qui régissent son statut.

Il est revu tous les 4 ans. Le PNL 2013/2017 est officiellement en place depuis le printemps 2013. C’est devant le Comité national loup réuni à Lyon en mars, que l’Association Houmbaba a présenté une proposition d’expérimentation de la capture scientifique dans la gestion des populations de loups en France, et particulièrement dans les situations où les dispositifs de protection existants[1] ont montré leurs limites. Avec près de 6 000 déprédations reconnues en 2012, pour une population estimée de 250 loups, une quinzaine de meutes reproductrices recensées[2], la France détient un bien triste record.


[1] Barrières électrifiées, parcages de nuit, gardiennage, chiens de protection, présence de volontaires, tirs d’effarouchement, de défense…

[2] Selon le bulletin n°28 du réseau Loup-Lynx édité par l’ONCFS.

 

Proposition d’expérimentation et d’utilisation de la capture dans la réduction des conflits avec l’élevage.

Pour l’Association Houmbaba, il est temps de s’interroger sur l’efficacité de la stratégie mise en place depuis 1993, date officielle du retour du loup en France, « attendre les attaques avant d’agir ». Cette stratégie expose les éleveurs et prive la société d’un temps précieux d’information et d’adaptation qui lui permettrait de se préparer à « agir avant le loup ».  Elle laisse la corporation la plus exposée bien démunie et bien seule face aux animaux qui entrent en conflits avec les activités humaines.

Une cohabitation plus apaisée avec le loup ne sera possible que lorsque les doutes des éleveurs sur la capacité des autorités à les protéger, à contrôler ou éliminer les « loups à problèmes[3] » auront été levés.

C’est pourquoi l’Association Houmbaba propose une expérimentation et une utilisation de la capture scientifique en situation de conflits récurrents avec les troupeaux. Avec deux objectifs :

– Expérimenter l’efficacité de la capture comme technique de contrôle des « loups à problèmes » et de connaissance du comportement des loups français ;

– Réduire les conflits avec l’élevage ; intervenir préventivement, systématiquement en situation d’attaque, et  accompagner les éleveurs à chaque fois qu’il y a conflit entre le loup et l’élevage.

Cette proposition s’appuie sur les savoirs, les techniques et les connaissances scientifiques issues de l’expérience de pays qui cohabitent depuis plus de trente ans avec des populations beaucoup plus importantes que les nôtres. Ces techniques et ces dispositifs, les seuls existants et indispensables à une action efficace, sont connus et disponibles depuis 2006. Une seule question à se poser : Et chez nous, ces techniques seraient-elles efficaces ? Quels seraient les effets de la capture sur les loups français ?

Elles en auraient certainement, mais lesquels ? Sur les loups français, personne ne le sait.

Une seule solution pour le savoir, expérimenter techniquement et scientifiquement. C’est ce que nous proposons. Aujourd’hui, la réglementation le permet, dans des conditions bien précises. Qu’attendons-nous pour le faire ?

C’est bien un changement d’approche, de vision que nous proposons d’engager pour permettre à la société de disposer collectivement des capacités techniques, scientifiques et politiques, nécessaires pour rendre supportable la présence du prédateur dans les territoires. Au moment où la population de loups français atteint un seuil de viabilité, c’est bien le moindre des services à rendre à ceux qui vivent au quotidien avec eux


[3] Individus responsables des dommages aux troupeaux domestiques.

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