6. Non, cela ne se passe pas bien avec les loups dans les autres pays européens

Réponse Houmbaba : Oui, effectivement, le loup est en mesure d’attaquer à tout moment, mais dans quelle proportion à l’échelle d’une région, d’un pays ? Avec quel taux de prédation (nombre relatif d’animaux tués/an, confirmés ou probables) ramené à des « indicateurs de référence » avec des populations présumées suivies de 100, 300, 500, 1000 loups et plus ? C’est là toute la question.

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5. Oui, les chiens de protection deviennent un vrai problème

Réponse Houmbaba : Oui, ce peut être le cas en effet. Elever des moutons, ce n’est pas participer à l’industrie du tourisme. C’est d’abord produire de la viande, du lait ou du fromage et participer aussi activement à l’évolution des paysages notamment en zones de montagne. Dès lors l’activité d’élevage doit primer sur d’autres usages dans l’espace professionnel rapproché des éleveurs. Et il est normal que le touriste ne soit pas libre d’aller partout sur l’estive quand le berger s’y trouve avec son troupeau. Il faut savoir ce que l’on défend, et prévenir par son propre comportement des menaces ou des risques. Comment garder en sécurité avec des estivants qui traversent sans précaution les troupeaux ? Imagine-t-on des promeneurs entrer librement dans les entreprises ?

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4. Oui, les éleveurs protègent leurs troupeaux, mais le loup s’adapte

Réponse Houmbaba : Oui, le loup s’adaptera toujours, mais l’adaptation aux aléas n’est-elle pas d’abord la première exigence et qualité de l’agriculture ?

Le problème clé de la protection d’un troupeau en situation d’attaque n’est pas tant de tuer le (les) individu(s) concerné(s) que d’entrer en relation avec lui(eux) au moment de l’attaque. Le loup n’est pas mauvais en soi, c’est le « loup dans la bergerie » qui est mauvais. Et la société n’a pas d’effort à faire pour cohabiter avec le loup.

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3. Oui, les dégâts des loups sur l’élevage sont très importants

Réponse Houmbaba : Dans l’émission « les bergers du monde », un berger afghan considérait récemment que son entreprise de transhumance était mise à mal économiquement par le loup. Car cette année, il a eu beaucoup d’attaques. Il a eu 8 moutons tués.

Des amis américains ont mis en place une technique qui accepte qu’un animal protégé puisse produire des problèmes à l’activité humaine, toutefois sous la surveillance permanente d’équipes de suivis des meutes et de trappeurs professionnels, chargés d’intervenir systématiquement dès qu’il y a conflit avec l’élevage. Laquelle technique produit dans trois Etats du Nord-ouest des Etats-Unis (>850 000 km2), seulement 200 attaques/an sur la période 1987/2010, pour 1651 loups suivis et étudiés (244 meutes et 111 « breeding pairs »), pour environ 5 millions de vaches et 830 000 ovins[1]. Et avec des loups au moins deux fois plus gros que les « loups français » !

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2. Oui, ce sont des loups qui tuent les moutons, pas les « chien errants »

Réponse Houmbaba : Il n’y a pas de statistiques sur les animaux tués par les chiens (déclarations non obligatoires). Mais les chiens « divagants[1] » ont toujours tué, et les éleveurs le savent bien. C’est donc lorsque les loups ont été officiellement présents sur le territoire qu’il a été nécessaire de différencier les attaques de loups (pour les indemniser) et de chiens. Il y avait donc bien des attaques de chiens, généralement de jour, avant l’arrivée officielle du loup.

Toutefois, le loup attaque les moutons en certaines circonstances, mais ce n’est pas systématique à l’échelle du territoire français.

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1. Non, le loup n’est pas une espèce rare et menacée

Réponse Houmbaba : Ses effectifs sont à mettre en relation avec des changements profonds intervenus, en un siècle, dans les territoires et la société : rétablissement des forêts et des populations de grands ongulés, désertification des campagnes et urbanisation de la population, protection de l’espèce, création d’aires protégées…

S’il est de retour, il a aussi beaucoup reculé, comparé à sa répartition aux 18e et 19e siècles en France.

Un effectif de 250 loups (chiffre officiel en 2012/2013) le situe dans le critère reconnu au plan international par l’UICN, comme rare et menacé en France. Quoi qu’en progression constante depuis 20 ans, ce chiffre signifie toutefois que l’espèce reste rare sur le territoire français, et en Europe de l’Ouest.

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Le loup et le « principe de Don Quichotte » : « Ce qu’il(s) croit(ent) devient vrai et le vrai devient une fiction ».

Le loup et le « principe de Don Quichotte » :
« Ce qu’il(s) croit(ent) devient vrai et le vrai devient une fiction[1] ».

Notre série d’articles prolonge le décryptage du Monde « Dix vérités et contre-vérités sur le loup » (publié le 05 mars 2014) par Audrey Garric. J’étais tenté de demander un droit de réponse au Monde (mais que faire en 5 000 caractères, je vous le demande…) vu l’actualité de ces derniers mois et les déclarations de Madame la Ministre…

Quand partisans et opposants au loup continuent à s’opposer par brochures interposées[2], l’Association Houmbaba, « l’Esprit de la forêt », s’interroge. Face au constat que discours et positions des uns et des autres ne permettent pas de résoudre les problèmes aigüs de cohabitation avec l’élevage – c’est-à-dire les difficultés des éleveurs à faire du mouton, leur métier – et construisent l’image d’un « grand méchant loup » alors que les paysages (et leurs attributs écologiques) qui ont produit ce discours dans le passé n’existent plus, l’Association Houmbaba pose la question : et qui ce statu quo arrange-t-il, au fond ?

Quand 12 millions d’euros sont consacrés en 2012 par les autorités à sa « protection » et dans le même temps au tir « sacrificiel » autorisé, de loin, au hasard et au canon rayé, d’au moins 10 % de la population française officiellement « estimée ».

Une certitude, les uns et les autres s’accordent sur un point, ils parlent du même animal… Le « loup français », depuis qu’il est revenu en 1992 en provenance d’Italie. Plus exactement, depuis qu’une première meute a été observée dans le Parc national du Mercantour. Autre certitude, le loup  était déjà là, depuis longtemps !

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Analyse de «l’esprit de la forêt» sur la publication : Le loup, 10 vérités à rétablir

La publication en question :

Brochure distribué par JA, FNSEA, FNO et APCA

Brochure distribué par JA, FNSEA, FNO et APCA

Je signale au passage aux Chambres d’agriculture (APCA) sur leur portal Internet un double « lapsus » sur l’article suivant :  Téléchargez la plaquette « Loup : 10 vérités à rétablir » [Pdf – 12 pages] – Le lien affiche comme description du document PDF et de son info-bulle « Loup : 10 vérités à établir ». Confusant n’est-il pas !

I/ Le loup, 10 vérités à rétablir, brochure diffusée lors du dernier salon de l’agriculture (JA, FNSEA, FNO et APCA).

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6. Le loup, un problème pour la faune sauvage – Faux

Réponse Houmbaba : Faux

Cf. extrait parution – (Oui, les loups mangent des chevreuils, non, il ne fait pas disparaître le gibier, les populations d’ongulés sauvages sont abondantes et ne sont pas la propriété des chasseurs, le mouflon, un animal exotique réintroduit par les chasseurs -1,5 millions de chevreuils,1 million de sangliers, 100 000 chamois et 30 000 isards).

En résumé : oui, le loup a besoin d’être protégé (Convention de Berne, protection en France, inscrit aux annexes II et IV de la Directive Habitats (92/43/CEE) au titre d’espèce prioritaire. Une population encore trop faible pour être viable).

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5. Le pâturage enrichit la biodiversité des montagnes –

Réponse Houmbaba : Faux

Cf. extrait parution – (Le pastoralisme pas forcément synonyme d’entretien du paysage, les moutons n’ont jamais créé la moindre espèce, la flore et la faune des prairies existaient avant les moutons, le pâturage n’est pas toujours synonyme de biodiversité, écologiquement, la montagne n’a pas besoin de moutons).

Un des critères de l’UICN utilisé pour qualifier la biodiversité est la richesse des milieux ouverts, alors que les milieux les plus riches au monde sont les forêts tropicales. En France, un des « modèles » le plus mobilisé de diversité biologique est celui des milieux ouverts, où l’on rentre nécessairement en conflit avec le monde agricole, le « monde de l’herbe » par excellence avec une forme « d’obsession du défrichage ».

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